Depuis sa mise en ligne sur Netflix le 11 avril 2025, El Jardinero ne cesse de faire parler d’elle. Thriller hispanique hybride, la série se hisse en tête des classements mondiaux, au point de devancer des mastodontes comme Adolescence et La Chronique des Bridgerton. Une performance d’autant plus remarquable que la série ne compte que six épisodes.
Mais pourquoi ce succès fulgurant ? Que raconte El Jardinero et pourquoi fascine-t-elle autant ?
El Jardinero : Une intrigue qui mêle pulsions de mort et romantisme contrarié
El Jardinero raconte l’histoire d’Elmer, un jeune homme mystérieux et détaché, interprété avec froide intensité par Álvaro Rico (Élite). Traumatisé dans l’enfance, il vit avec sa mère (Cecilia Suárez), glaciale et manipulatrice, dans une serre au fin fond de la Galice. Ensemble, ils dirigent un réseau d’assassinats dissimulé derrière une activité horticole.
La tension monte quand Elmer reçoit une mission : tuer Violeta, une institutrice bienveillante dont il tombe amoureux.
Derrière ce postulat digne d’un polar, El Jardinero déploie un récit lent, précis, oscillant entre romance contrariée, trauma familial et critique du patriarcat autoritaire. La mise en scène est soignée, et chaque plan semble avoir été pensé comme une photo.
Une ascension algorithmique fulgurante
En quelques jours, la série est devenue la plus vue dans 54 pays. Elle devance des titres installés comme Adolescence, phénomène britannique, et même Bridgerton, pourtant portée par une fanbase solide.
Si Netflix ne communique pas sur l’algorithme, on devine ici une conjonction efficace : une esthétique singulière, un format court (6 épisodes), un genre hybride qui coche à la fois la case “thriller psychologique” et “romance torturée”, et un casting connu du jeune public.
Ajoutez à cela un bon bouche-à-oreille sur les réseaux sociaux (notamment TikTok, où certaines scènes sont devenues virales), et vous obtenez une success story algorithmique modèle 2025.
Une œuvre ambitieuse qui flirte avec l’absurde
Ce qui distingue El Jardinero, c’est son ton à la frontière du réel et de l’absurde. L’univers est décalé, parfois presque burlesque, sans jamais tomber dans le pastiche. L’écriture ose des dialogues lunaires, parfois volontairement déroutants, comme pour désamorcer la violence ambiante.
Cette ambiguïté a divisé : si certains critiques saluent la série comme une œuvre postmoderne, d’autres y voient un manque de clarté. Mais El Jardinero n’est pas là pour plaire à tout le monde : elle impose un rythme, un univers, une grammaire visuelle très spécifique. Et c’est justement ce qui en fait un OVNI fascinant dans le catalogue Netflix.
Un nouveau cap pour les séries espagnoles
Après La Casa de Papel, Élite ou Veneno, El Jardinero confirme la vitalité de la fiction espagnole et sa capacité à innover. Loin des recettes trop formatées, la série prend des risques, visuels et narratifs, et propose une expérience de visionnage qui ne laisse pas indifférent.
El Jardinero : Le Verdict ??
Une série courte, intense et déroutante, qui mêle thriller, drame familial et poésie noire dans une esthétique maîtrisée. Avec El Jardinero, Netflix prouve encore que ses meilleurs contenus viennent souvent d’ailleurs — et surtout, qu’un format resserré peut avoir plus d’impact qu’une énième saison à rallonge.