C’est devenu un réflexe pour certains, une simple formalité pour d’autres. À peine assis dans l’avion, une voix résonne dans la cabine : « Merci d’activer le mode avion sur vos appareils électroniques. » Mais en 2025, alors que la 5G débarque dans les airs et que le Wi-Fi se généralise en vol, cette consigne a-t-elle encore un sens ? Oui . Et voici pourquoi.
Un petit bouton, un grand rôle
Le mode avion, c’est un peu comme attacher sa ceinture : on ne comprend pas toujours son importance jusqu’à ce que quelque chose cloche. Pourtant, ce simple geste continue de jouer un rôle clé dans la sécurité à bord. Ce n’est pas un caprice de compagnie aérienne, ni une règle dépassée. Il s’agit d’une précaution technique bien réelle.
Pas (seulement) pour éviter un crash
Soyons clairs : un smartphone non coupé ne va pas faire tomber un avion du ciel. Mais il peut causer des interférences gênantes, en particulier avec les systèmes de communication du cockpit. Un téléphone actif, à des kilomètres au-dessus du sol, va chercher désespérément à se connecter aux antennes terrestres et pour cela, il émet à pleine puissance.
Résultat : si votre téléphone est trop proche du poste de pilotage, il peut provoquer des parasites sur les ondes VHF (118–137 MHz), celles-là mêmes qu’utilisent les pilotes pour parler à la tour de contrôle. Vous voyez le bourdonnement aigu parfois entendu à la radio ? Imaginez-le dans une phase d’atterrissage.
Et la 5G dans tout ça ? Techniquement, ses bandes de fréquence (3,4–3,8 GHz) sont éloignées de celles des radio altimètres (4,2–4,4 GHz), qui mesurent la hauteur de l’avion. Mais dans certains cas, des interférences ont tout de même été suspectées, notamment lors de l’approche finale, une phase où la précision compte plus que jamais.
Des règles qui tiennent même à l’ère du Wi-Fi
C’est pour cette raison que les autorités américaines, la FAA et la FCC maintiennent l’obligation d’activer le mode avion sur tous les vols commerciaux. Même si le Wi-Fi est disponible à bord, pas de réseau cellulaire autorisé. Et gare à ceux qui s’y opposent : en 2016, un passager Flybe a écopé d’une amende de plus de 600 € pour avoir refusé de coopérer.
En France, on reste (très) prudents
Côté français, même logique. La DGAC (Direction générale de l’aviation civile) recommande de garder le mode avion activé pendant toute la durée du vol, tant que les doutes persistent sur les risques liés aux ondes 5G. Elle précise que l’usage de téléphones ou tablettes peut être limité selon les conditions de visibilité et l’équipement des avions.
Pour éviter toute mauvaise surprise, la France a même restreint l’installation d’antennes 5G autour de certains aéroports. Et pour l’instant, très peu d’avions opérant sur le territoire disposent de systèmes garantissant une connectivité mobile 100 % sécurisée.
La 5G à bord : oui, mais pas n’importe comment
Depuis 2023, l’Europe autorise officiellement les compagnies à proposer la 5G à bord. Mais attention : pour éviter les interférences, cette connectivité passe obligatoirement par une picocellule. Ce petit relais installé dans l’avion fait office d’antenne interne et connecte les téléphones à un réseau satellite, sans solliciter les antennes terrestres.
Certaines compagnies ont déjà sauté le pas :
- Lufthansa et Swiss International, avec la 5G embarquée sur leurs A350 et Boeing 787, en partenariat avec Inmarsat ou Deutsche Telekom.
- British Airways, avec le système European Aviation Network sur ses A320neo.
- Air France reste encore en phase de test, mais les premiers essais sont prometteurs.
Si votre avion est équipé, l’info figure généralement sur la fiche de réservation ou dans les consignes à bord. En cas de doute, l’équipage est là pour vous guider.
En résumé : mode avion sauf mention contraire
Alors, faut-il encore activer le mode avion en 2025 ? La réponse est oui. Sauf si votre vol indique clairement que l’usage du réseau mobile est autorisé via une picocellule. Mais dans la majorité des cas, ce n’est toujours pas le cas.
Et au-delà de la technique, c’est aussi une question de respect collectif. Respect de la réglementation, des procédures de sécurité, et du travail des équipes à bord. Parce qu’à 10 000 mètres d’altitude, chaque geste compte.