Le game change au Moyen-Orient. BYD, le géant chinois de l’électromobilité, vient de sceller une alliance stratégique avec le géant pétrolier saoudien Aramco. Un partenariat qui redessine les rapports de force sur un marché-clé où Tesla, malgré ses ambitions globales, commence à marquer le pas.
Une dynamique bien huilée entre BYD et Aramco
Dans un contexte où l’Arabie Saoudite vise une électrification massive de son parc automobile (de 1 % à 30 % d’ici 2030), BYD s’impose comme un partenaire de choix. L’accord signé avec Aramco vise le co-développement de technologies de propulsion innovantes : électrification, hybrides, carburants bas-carbone tout y passe.
Présent localement depuis 2023 avec un showroom à Riyad, BYD avait préparé le terrain. Le déficit d’infrastructures (seulement 101 stations de recharge actives en 2024) se transforme en opportunité colossale pour le constructeur chinois.
Tesla à contretemps
Pendant ce temps, Tesla tente de maintenir la cadence avec une stratégie plus timide : vente en ligne, quelques Superchargeurs, et des boutiques éphémères dans la capitale saoudienne. Mais le timing n’est pas bon : les ventes globales du groupe ont chuté de 13 % au premier trimestre 2025. La faute à un line-up qui s’essouffle et à une communication brouillée par l’image d’Elon Musk.
Une montée en puissance fulgurante
BYD, lui, continue de dérouler : près d’un million d’unités vendues sur le même trimestre, avec une gamme électrifiée plus large, plus accessible, et des specs qui frappent fort comme la charge express en 5 minutes.
Ali Al-Meshari, VP d’Aramco, insiste : ce partenariat ne se limite pas aux voitures. Il ouvre la voie à une R&D sur des motorisations plus propres et performantes, en ligne avec la transition énergétique que Riyad veut incarner.
Un virage géopolitique assumé
En toile de fond, c’est aussi un réalignement stratégique qui se joue. L’Arabie Saoudite tourne le regard vers l’Asie, là où les acteurs occidentaux peinent à suivre, notamment pour des raisons géopolitiques.
Pour Tesla, le signal est clair : sans ancrage local solide ni adaptation aux spécificités régionales, la suprématie n’est plus garantie. Face à une BYD offensive et connectée aux enjeux diplomatiques, le rapport de force bascule.
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