Depuis plusieurs mois, Elon Musk jonglait entre ses fonctions à la tête de Tesla et son rôle controversé au sein du gouvernement de Donald Trump via le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE). Mais face à une pression grandissante des marchés et à la baisse spectaculaire des résultats financiers de Tesla, le milliardaire a décidé de lever le pied du côté politique. Zoom sur les raisons de ce retrait partiel et ses implications.
Une implication politique qui suscitait la controverse
En 2024, Elon Musk avait surpris en acceptant de diriger le DOGE, un organe mis en place par Donald Trump pour rationaliser les dépenses fédérales et « moderniser » la bureaucratie américaine. En quelques mois, ce département a annoncé avoir généré plus de 160 milliards de dollars d’économies, bien que certains experts parlent plutôt de 100 milliards.
Mais cette initiative n’a pas fait l’unanimité : licenciements massifs dans la fonction publique, réduction drastique de certains budgets, méthodes expéditives… Musk a autant fasciné que divisé dans ce rôle de « réformateur technocrate« .
Tesla sous pression : une réorientation inévitable
C’est finalement la situation économique de Tesla qui a poussé Elon Musk à revoir ses priorités. Au premier trimestre 2025, l’entreprise a vu ses bénéfices chuter de 71 %, et la valeur de son action a perdu près de 50 % depuis décembre. Face à ces signaux alarmants, les investisseurs ont commencé à remettre en question l’implication politique du patron, l’accusant de négliger son entreprise phare.
La décision était donc stratégique : Musk consacrera désormais un à deux jours par semaine au DOGE, contre un engagement bien plus soutenu jusque-là.
Elon Musk : Entre pragmatisme économique et calcul politique
Cette prise de recul permet à Musk de redorer son image auprès des marchés et de se recentrer sur les défis majeurs de Tesla, notamment l’innovation technologique, la relance de la demande et la restructuration industrielle.
Mais c’est aussi un signal politique : en se mettant en retrait, Musk permet à l’administration Trump de reprendre le contrôle du DOGE, notamment à travers des figures comme Marco Rubio ou Sean Duffy. Cela pourrait recentrer les décisions politiques sur des logiques plus « classiques« , moins technocratiques.
Et maintenant ?
Malgré ce retrait partiel, Elon Musk ne quitte pas totalement la scène politique. Il conserve un rôle consultatif au sein du DOGE jusqu’à la fin du mandat de Trump. Toutefois, ses priorités sont claires : Tesla avant tout.
Ce rééquilibrage pourrait être salutaire pour l’entreprise comme pour l’homme, dont l’image a été ternie par une trop grande dispersion. Reste à voir si ce recentrage suffira à redonner confiance aux investisseurs… et à stabiliser la danse entre business et politique dans laquelle Musk s’était dangereusement engagé.
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