Depuis son arrivée sur nos écrans via la série You, Joe Goldberg est devenu une figure centrale des débats sur la représentation des hommes toxiques dans les œuvres de fiction. Présenté comme un libraire discret, littéraire, presque charmant dans ses maladresses, il incarne pourtant l’un des personnages les plus inquiétants de la pop culture moderne.
Derrière ses yeux clairs et sa voix off hypnotisante, se cache un profil d’homme manipulateur, jaloux et profondément dangereux. Voici 10 choses qu’on oublie trop souvent derrière le regard intense et innocent de Joe Goldberg dans You.
1. Un stalker (harceleur) obsessionnel
Joe ne “s’intéresse pas” aux femmes. Il les épie, les suit, surveille leurs faits et gestes, sans qu’elles ne le sachent. Il installe des caméras, pirate leurs téléphones, mémorise leurs habitudes. Ce n’est pas de la curiosité romantique, c’est du harcèlement.
2. Joe justifie ses crimes par l’amour
“Je l’ai fait pour toi.” C’est littéralement son mantra. Joe rationalise ses pires actes — y compris des meurtres — au nom d’un amour déformé, basé sur la possession, pas sur la liberté.
3. Un manipulateur doué
Joe est poli, cultivé, il lit les gens. Il sait parfaitement se fondre dans son environnement. Il manipule les émotions, tisse des liens avec les enfants ou les voisins pour mieux contrôler ses proies. Et tout cela, sans jamais élever la voix.
4. Il tue, De sang-froid
Le personnage ne commet pas de crimes dans un élan incontrôlé : il planifie, il dissimule, il récidive. Il sait comment faire disparaître un corps. Il connaît ses failles mais ne tente jamais de se faire aider. Il choisit la violence.
5. Il change d’identité, pas de comportement
Joe ne fait jamais face aux conséquences de ses actes. À chaque problème, il disparaît et recommence ailleurs. C’est un schéma répétitif, qui illustre son incapacité (ou son refus) à se remettre en question.
6. Aucune notion de consentement
Il pense savoir mieux que toi ce que tu veux. Il interprète chaque sourire, chaque regard, chaque like comme une porte ouverte. Joe ne comprend pas le mot non. Il le contourne.
7. Un jugement permanent sur les autres
Tout le monde en prend pour son grade dans sa tête : influenceuses, amis, voisins… Joe les analyse, les critique, les méprise souvent. Et paradoxalement, il se voit comme un héros dans un monde superficiel.
8. Il aime une version fantasmée des femmes
Joe ne tombe jamais amoureux de la personne réelle. Il projette une image, idéalise, place ses “amours” sur un piédestal… puis les rejette dès qu’elles ne correspondent plus à sa vision. Comme ce fut le cas de Love.
9. Un personnage dans le déni total
Joe est persuadé d’être du bon côté. Il se sent incompris, victime, presque justicier. Il ne se voit pas comme un agresseur, mais comme un protecteur… ce qui le rend d’autant plus dangereux.
10. Une narration qui nous piège
La force (et le piège) de You, c’est sa narration à la première personne. Joe raconte sa version des faits, avec une voix douce, posée, rationnelle. Ce procédé rend le spectateur complice malgré lui — et floute la frontière entre empathie et tolérance.
Une critique de la fascination collective pour les hommes toxiques
You ne cherche pas à excuser Joe. Au contraire, la série dénonce subtilement notre propre fascination pour ce genre de personnage : mystérieux, cultivé, intense… mais profondément destructeur.
Et si Joe fait peur, c’est aussi parce qu’il reflète quelque chose de réel : le profil de certains prédateurs bien sous tout rapport, invisibles aux yeux du monde. Derrière le charme, la culture et le calme, il y a une mécanique de contrôle et de violence. Et c’est là tout l’enjeu de You : nous pousser à remettre en question notre propre regard sur la toxicité dans les relations.
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